DEUX ALTIANAIS FORCATS AU BAGNE DE TOULON.
Dans son ouvrage " FORCATS CORSES - DEPORTATIONS AU BAGNE DE TOULON - 1748-1873 - , paru aux Editions PRIVAT, en 2011, Jacques DENIS nous informe de la détention, durant le XIX ème siècle, de deux de nos concitoyens.
Voici leurs fiches signalitiques extraites de l'ensemble des registres de la série 0 du service historique de la Défense ( Département Marine ) à Toulon:
TRISTANI Pierre-François
Matricule: 18976
ELEMENTS D'IDENTITE
Né le / en: 1805 à Erbajolo.
Père: - Antoine (feu).
Mère: Pietri Marguerite.
Etat matrimonial: Célibataire.
Domicile: Alliany (Altiani).
Profession: Cultivateur.
CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
Taille: 1,60 m.
Visage: Ovale.
Front: Etroit et couvert.
Menton: Rond.
Yeux: Roux.
Nez: Court, relevé et narines ouvertes.
Bouche: Petite.
Lèvres: Minces.
Cheveux: Châtains clairs.
Barbe: Châtain, naissante.
Sourcils: Châtains clairs.
Signes particuliers: Marqué légèrement de petite vérole;
Une cicatrice au-dessus du sourcil gauche;
Une autre en dedans de l'avant-bras gauche.
ASPECTS JUDICIAIRES
Siège de la juridiction: Bastia.
Type de juridiction: Cour de Justice Criminelle de la Corse.
Condamnation le: 14 novembre 1823.
Durée: A perpétuité.
Motif: Pour avoir volontairement et sans préméditation
tiré un coup de fusil sur un individu,
sans l'atteindre.
Flétrissure: TP.
Exposition le: 16 janvier 1824.
ELEMENTS ADMINISTRATIFS AU BAGNE
N° de registre: 1 0 151.
Arrivé le: 5 juillet 1824, en provenance de Bastia.
Transfert le: 28 février 1829, au bagne de Brest, en vertu
de l'ordonnance royale du 20 août 1828.
Soixante-quinze Corses condamnés à des peines supérieures à dix ans de travaux forcés - la plupart le sont à perpétuité - sont tranférés en direction du bagne de Brest, jusqu'à sa fermeture en 1858. Il s'agit de Dominique-Marie Rifaccioli de Speloncato, Jean-Laurent Laurenti de Lavatoggio, Ange-Toussaint Antonmarchi de Porri, Antoine-François Fabrizi d' Occhiatana, Pierre-François Tristani d' Erbajolo, domicilié à Altiani, Jean-Sylvestre Piazza de Santo-Pietro et Jean Guelfucci de Corte, transférés le 28 février 1829.
#####
LUCCIONI JOSEPH
Matricule: 25831
ELEMENTS D'IDENTITE
Né le / en: 1er juin 1842 à Altiani ( Corte).
Père: Paul Jean ( feu).
Mère: Frigosini Elisabeth.
Etat matrimonial: Célibataire.
Domicile: Altiani.
Profession: Cultivateur.
Sergent de 2ème classe
au 9 ème bataillon de chasseurs à pied.
CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
Taille: 1,63 m.
Visage: Ovale et teint ordinaire.
Front: Ordinaire.
Menton: A fossette.
Yeux: Bruns clairs.
Nez: Moyen.
Bouche: Moyenne.
Cheveux: Châtains.
Barbe: Châtain.
Sourcils: Châtains.
Signes particuliers: Cicatrice au sourcil gauche; variolé;
cicatrice au cou et signe; cicatrice
au bras gauche; verrue à la main droite;
la poitrine velue; cicatrice à l'omoplate
gauche; cicatrice au jarret droit.
ASPECTS JUDICIAIRES
Siège de la Juridiction: Paris.
Type de Juridiction: 21 ème Conseil de Guerre permanent
de la 1ère Division Militaire.
Condamnation le: 31 mai 1873.
Durée: 10 ans. Sans pourvoi.
Dégradé le: 7 juin 1873.
Motif: Pour avoir, le 13 avril 1873, volontairement
fait des blessures au Sergent Baud, lesquelles
blessures ont occasionné la mort sans intention
de la donner.
ELEMENTS ADMINISTRATIFS AU BAGNE
N° de registre: 1 0 200.
Arrivé le: 13 juin 1873.
Transfert le: 30 septembre 1873, en Nouvelle-Calédonie.
Détaché de la chaîne le 30 septembre 1873
et embarqué pour la Nouvelle-Calédonie
sur le transport le Var. Ordre et dépêche
du ... octobre 1873.
Observations: Sait lire et écrire. Catholique.
A du bien. Epoque de libération le 7 juin 1883.
Registre 1 0 218. [Affecté à la salle] S3.
Registres 1 0 222 et 1 0 225.
" Le dernier transport de forçats corses vers le bagne de Nouvelle-Calédonie est réalisé le 30 septembre 1873, à trois mois de la fermeture du bagne de Toulon. En font partie: Pierre-Antoine Casanova d' Argiusta-Moriccio, Joseph Luccioni d' Altiani, François Mariani de Speloncato et Paul-Félix Monti de Palasca. "
Le bagne de Nouvelle-Calédonie
#####
NOTES
Flétrissure: Marque au fer rouge pratiquée sur les galériens et les forçats. Empreinte indélébile réalisée sur une place publique, sur l'épaule droite des condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Les condamnés à temps sont flétris lorsque le jugement le précise. Signification des marques de flétrissure: GA/GAL, " condamné aux galères "; TP, " condamné aux travaux forcés à perpétuité "; T, " condamné aux travaux forcés à temps "; TF, " condamné aux travaux forcés faussaire "; TV, " condamné aux travaux forcés voleur ". Le code de 1810 prévoyait l'ajout à la flétrissure du numéro du département où siégeait la juridiction qui avait rendu le jugement.
Exposition: Les condamnés sont attachés au carcan sur la place publique. La date d'exposition est parfois précédée de la mention " au poteau " ou " exposé au poteau ". Cette mention indique que le forçat a été suspendu à un poteau pendant une durée de temps, généralement 3 heures, et qu'il a été affublé d'un écriteau comportant en quelques mots ce que la société lui reproche. L'exposition a été supprimée en 1848.
Signe: Excroissance sur la peau.
Salle ( S3): Affectation de logement dans la salle 3.
#####
Extrait de l'ouvrage:
Jacques Denis.