UNE CONFRERIE ET UNE CONGREGATION A ALTIANI.



Certains documents retrouvés par les soins de l' Association " Campa in Altiani " aux archivesdépartementales de Bastia, attestent de l'existence, à Altiani, d'une Confrérie et d'une Congrégation, et ce, sans doute, depuis le début de XVIII ème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces deux documents, dont l'un daté de 1771, parlent de " a Chiesa di St. Rocco Confraternita d'Altiani ".

 

 

 

 

En ce qui concerne cet autre document, intitulé  "Notizie Storiche", il y est fait allusion à " la Congregazione delle Donne in Altiani ".

 

Les recherches pour en savoir davantage sur ces deux Institutions Altianaises doivent être poursuivies.


Nous connaissons cependant, avec assez de précisions quels étaient leurs fonctions, leur organisation et leurs obligations, grâce aux divers statuts retouvés ici ou ailleurs, en Corse.


" S'inscrivant dans un contexte méditerranéen, prenant place au cours de son histoire à côté d'autres associations pieuses de laïcs, ce mouvelent confraternel dont le développement a été favorisé, en Corse, par les Franciscains (1), va irriguer la société insulaire dès la fin du Moyen-Age, atteigant son apogée à l'époque moderne. Supprimé sous la Révolution, à nouveau autorisé sous l'Empire, il se perpétue jusqu'à nos jours, marqué par des évolutions, des phases de déclin puis de renouveau...

... Régies par des statuts, administrées par des officiers qu'elles élisent - prieur, sous-prieur, trésorier -, ces Confréries témoignent d'une commune appartenance par leur habit, leur bannière, leur église qu'elles entretiennent et qu'elles ornent, jouant ainsi un rôle majeur dans la commande insulaire d'oeuvres d'art, ainsi que par les manifestations de piété collectives, par les paraliturgies et les rituels organisés principalement autour de la Semaine Sainte ( processions, sepolcri et décors éphémères...).

Par des obligations morales de bonne conduite et de bonnes moeurs de leurs membres, par les obligations sociales d'assistance, de charité, de régulation des conflits etde réconciliation des parties - rôle de paceri -, par leur "prise en charge" de la mort, non seulement de l'agonie du confrère à son inhumation, mais aussi en qualité de "passeur d'âme" et d'intercesseurs, elles s'affirment, au cours des siècles, comme marqueur d'identité et de sociabilité d'une société rurale et urbaine dont elles renforcent, par leurs pratiques, les solidarités..."

(1) Rappelons ici que, selon Monseigneur Agostino Giustiniani, en 1520, à Altiani, se trouvait un couvent des Frères Mineurs ( ordre des Franciscains).

 

 

Eglise San Roccu d'Altiani, avec, au second plan, l'ancien couvent des Frères Mineurs. 

 

 

Résumons, en quelques lignes, les fonctions de ces Confréries et autres associations pieuses de laïcs, Tiers Ordres, Laudesi, Congrégations mariales ou du Sacré Coeur de Jésus, sans oublier les Confréries de Prêtres et de métiers:


 * Aider les agonisants à bien mourir en l'invitant à faire son testament pour mettre en ordre ses affaires, à s'en remettre à Dieu et à la cour céleste pour le salut de son âme.

 * Organiser les funérailles des défunts: la bière, les cierges, les repas, les Messes et les inhumations.

 * Participer obligatoirement à toutes les processions avec son habit et sa bannière.

 

Bannière de Procession

 

 * Commanditer des oeuvres d'art.

 * Faire édifier des chapelles indépendantes ou fonder des autels dans les églises paroissiales.

 * Les orner de riches décors et d'oeuvres exceptionnelles en faisant appel à des artistes de renom.

 

 Oeuvre de Giacomo Grandi

 

* Compléter cette ornementation par l'achat de garnitures d'autels, d'oeuvres paraliturgiques et des décors éphémères.

L'élection des officiers avait lieu chaque année, dans la première quinzaine de septembre. Les élus n'avaient pas le droit de refuser la charge, sous peine d'amendes qui étaient également infligées à ses membres absents aux Messes et aux Processions.

 

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