LA CULTURE DES CEREALES.

 

D'après Laurent Signoli (Loulou)

La culture des céréales ( e biade ), à savoir celle du blé ( u granu ) et celle de l'orge ( l' orzu ) est restée très importante, à Altiani, jusqu' au début des années 50.

 

grains de blégrains-de-ble.jpgepis-de-ble.jpg                    

 

épis de blé

 

 

 

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epis-d-orge.jpg                                           grains d'orge                                                                      épis d'orge

                                                                                                   

 Les champs cultivés se trouvaient tout autour du village. Pour les labours (maghjinchere ou l'arature) qui se déroulaient au mois de mai, il fallait posséder des couples de boeufs ( boie ) que l'on plaçait sous le joug (coppia). Ce dernier portait, à chaque extrémité, deux tiges avec encoches, qui descendaient de chaque côté du cou et étaient liées par une courroie en cuir. 

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Début juin, avait lieu la moisson (a falcera ou a sighera). La récolte (a ricolta) était transportée sous forme de meules (i barconi) sur les différentes aires de battage (l'aghje), situées, bien entendu, en des lieux parfaitement exposés au vent. Elles étaient fort nombreuses autour du village.

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L'aghje

   Leur sol était revêtu d'une pâte séchée faite avec des bouses de vaches. Ce revêtement, fabriqué de la sorte, s'avérait lisse et résistant et avait aussi l'avantage d'éloigner les fourmis.  Les limites de ces aires étaient faites de pierres.

La piste d'hélicoptère, située au bout du village en allant sur Corti, était une aire de battage. L'endroit porte toujours le nom de "l'aghja à la vérgula", c'est à dire "l'aire du fléau à blé".

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L'aghja à la vérgula

 

Le battage (a tribbieraétait une opération pénible car elle se déroulait par forte chaleur (juin-juillet). Le blé était extrait à l'aide du tribbiu, grosse pierre tirée par les boeufs.

 

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U tribbiu

La spullera consistait à séparer la paille (a paglia) du grain (u granellu). Elle s'effectuait entre 11h et 15h car c'est le moment où le vent soufflait de manière efficiente. La chaleur et la poussière rendaient donc ce travail particulièrement difficile. Les hommes se relayaient également jour et nuit pour surveiller le blé.

 Ce blé récolté servait, bien évidemment, à la fabrication de la farine et du pain.   

  Il existait sur la commune de nombreux moulins (u mulinu) qui assuraient  la production de la farine de blé. On les utilisait également pour produire la farine de châtaignes pour la composition de la pulenta.

 

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Le mécanisme d'un moulin

Ces moulins, utilisant l'eau comme source d'énergie se situaient près d'une rivière (u fiume) ou d'un ruisseau (u vaglinu ou a vadina). Parfois on créait un canal, un bief (a piova) de plusieurs centaines de mètres ( plus de 300 m pour le moulin de Campilongu) dont une grande partie était couverte, pour amener l'eau de la rivière jusqu'au moulin. On construisait parfois même des aqueducs.

 

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 Una piova

2 33Un acquidottu ( in Campilongu)

3 16A parte di fora (mulinu di Campilongu)

4 15A parte interna di u mulinu (Campilongu)

Une fois la farine récupérée, elle était transportée au village et servait à la fabrication des pains, des tourtes et bien d'autres gâteaux succulents dont il nous reste, encore aujourd'hui, le souvenir des arômes.

La cuisson était réalisée dans des fours (i forni) privés ou communaux. Le village en possédait plusieurs.   Il en reste encore trois, aujourd'hui, à Altiani: à l'Umbria, au Chjassu et au Colu.


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 U fornu di l'Umbria

 

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