DE LA PREHISTOIRE A GENES (RESUME).



ALTIANI

DE LA PREHISTOIRE A LA PRISE DE POSSESSION PAR GENES

( d'après Antoine Luccioni)

 

 

1) PREHISTOIRE

 

       G. ASCARI, auteur italien, écrivait en 1942:

 «  Les Néolithiques devaient tenir le territoire entre Golu et Tavignani. Le fait de ne pas retrouver de restes n'est pas la preuve absolue d'une absence d'habitants... »

Il cite comme lieu où l'on aurait trouvé du matériel « in situ », le village de Fughjichja qui figure dans une carte annexée à son livre.

Il faisait preuve d'une préscience étonnante pour l'époque, car, en 1976, MM. Olivier Jehasse et A. Manenti découvraient le site de Castellare, piton de 339 m d'altitude dominant le Tavignani et Casaloria et commandantles plaines alluvionnaires entre le pont d'Altiani et celui de Pedicorti.

Les comptes rendus sommaires des recherches ont été publiés dans la revue « Gallia Préhistoire » de 1976 et 1980. Ils font état d'une triple enceinte circulaire en appareil cyclopéen, d'un abri sous-roche ayant servi de sépulture, de trouvailles diverses: fragments d'obsidienne et de quartz, maillons d'une chaîne de bronze, vase de l'âge du bronze, … etc.

La preuve est ainsi apportée que ce site est occupé depuis le Néolithique et que la vallée moyenne du Tavignani n'était pas déserte.

        Depuis cette étude, d'autres recherches, plus pécises, ont été effectuées. La plus importante a été réalisée par Regina Luciani qui réside à Altiani et dont la thèse de Maîtrise en Archéologie porte, en grande partie, sur les sites de Castellare et de Tuzzani, situés l'un en face de l'autre, de part et d'autre du Tavignani( voir plus loin « Sites préhistoriques »).

 

2) PHOCEENS

 

       Parmi les peuplades citées par Ptolémée ( 100-170), figurent les Opinoi dont le centre était Opino ( Tallone) et qui devaient largement débordér la région de Moita-Verde. Les villages du Canton de Pedicorti et donc, parmi eux Altiani, pourraient être, avec le Tavignani, leur limite méridionale.

 L' historien JACOBI, en 1835, écrit:

  « Alonia ( origine du mot Rogna) dont les ruines se trouvent au midi du village de Pedicorti, est une ancienne ville dont le nom vient de Alonim qui, en langue phénicienne, signifie, Cité de Dieu ou des Dieux... On trouve les reliques d'une grande antiquité et les traces d'un chemin vers Aleria... ».

 En attendant que les archéologues s'intéressent à la recherche de ces ruines que nul ne peut situer, nous pouvons cependant tenir pour probable que les Phocéens d'Aleria ont eu des relations avec les habitants de la vallée.

Y-a-t-il eu, dès cette époque, un comptoir commercial du côté du pont d'AltianiA ce jour, nous en sommes réduits aux suppositions.


3) ROMAINS

 

       Des auteurs, comme ASCARI, déjà cité, et Xavier POLI estiment que la vallée a été habitée, fréquentée par les Romains: Vezzani, pays de Vetsius, Rospigliani, celui de Rospilius, Vivariu qui serait Vivarius d'après l'abbé MURRACCIOLE et servait de relais d'approvisionnement avant le passage du col de Vizzavona, sans compter les Venicium, Sermitum, Cenestrum... etc.

       Les auteurs modernes Jean et Laurent JEHASSE pensent que les Romains ont progressé par les crêtes: par Tallone, Zalana, Zuani et le Boziu d'un côté, par Campu-Querciu, Antisanti, Petrosu, Vezzani, Nuceta et Vivariu de l'autre. Quoi qu'il en soit, Altiani, comme les autres villages de la Pieve, aurait éte atteint d'un côté comme de l'autre.

       ASCARI inscrit les villages de notre Pieve dans sa carte de la Corse romaine et Geneviève MORACCHINI-MAZEL émet l'hypothèse de l'existence d'une sorte de marché ou de caravansérail dans la zone du pont d'Altiani, lieu de rencontres entre gens des montagnes et Romains ou Corso-romains; ce marché aurait pu devenir, selon elle, une bourgade et nous pourrions ajouter: « pourquoi pas Lonia ou Rogna? ».

       Certes, nombreux sont les sceptiques... mais pourquoi les Romains auraient-ils négligé cette vallée, l'une des plus importantes de l'île?

       Voici comment sont vus les échanges entre occupés et occupants dans l' "Histoire de la France rurale", dans sa partie traitant de la période concernée:

   "... la montagne intérieure, au IIème siècle, s'était progressivement vidée de ses habitants attirés par la ville romaine. Elle était devenue terre de chasse et d'élevage transhumant et abandonnée aux esclaves des grands domaines; ils fournissaient: pins et sapins pour les mâts, les goudrons, les bois de charpente, les bois à usages spéciaux ( saules pour tuteurs de vigne, aulnes pour pilotis, buis pour l'ébénisterie, liège por les bouchons d'amphores et les boucliers... sans oublier les importantes quantité de miel et de cire)."

Toutes ces essences et productions existaient sur le territoire d'Altiani dont nous avons vu qu'il était habité, comme l'ensemble de la Pieve, par les gens de Castellare, les Opinoi et, probablement aussi par des Corso-romains. Les petits groupements, dont nous avons parlé plus haut, se sont créés à cette époque.

       C'est entre le VI ème et le VII ème siècle que la région accentua son peuplement, principalement par l'apport des habitants d'Aleria, cité ruinée par l'ensablement du port, les invasions et la malaria. Pour nombre d'enter eux, ce n'était que le retour vers leur région d'origine. Ils apportèrent leurs connaissances de la polyculture méditerranéenne ( blé, orge, vigne, oliviers... etc). Le paysage fut transformé en une multitude de terrasses, de champs, de petits bois d'oliviers et de vignes, tels que nous pouvons encore aujourd'hui les imaginer en regardant tout autour de notre village.

       En ce qui concerne d'éventuelles traces historiques de cette période, si des fouilles pouvaient être engagées au lieu dit "Pieve", près du pont d'Altiani, il serait alors possible d'apporter des preuves réelles de l'occupation romaine. N'oublions pas que toute cette région dépendait administrativement et économiquement de la cité d'Aleria.

 

4) BYZANTINS

 

       Les Byzantins succédèrent aux Romains? Ce sont eux qui, d'après le célèbre archéologue Philippe PERGOLA, auraient établi les cultes de saint Antoine, de saint Jean et saint Cézaire, saints proprement orientaux. Ce sont pratiquement les noms des chapelles et églises de la région:

                         - Sant'Antone di Pedicorti.

                         - San Cesariu di Porra.

                         - San Ghjuvanni ( a Pieve ) di Fughjichia.

                         - San Ghjuvanni  di u ponte d'Altiani. 

          Pour les deux dernières citées, voir, par ailleurs, les études de P. PERGOLA et G. MORACCHINI-MAZEL.

 

5) MAURES

 

       Nous évoquerons à peine la période des Maures, dont le centre privilégié semble avoir été la région Venacu-Corti, mais dont les seuls indices de passage ou d'occupation sont quelques noms de lieux:

                          - Murone.

                          - Moriccie.

                          - Morlu.

                          - Mortelluccie.

                          - Piazza Moraccia in Altiani.

 

6) PISANS

 

       Nous ne reprendrons pas ce qui a déjà été écrit au sujet de la domination pisane dans les différentes " Histoire de la Corse ". Il est possible qu'elle ait été bénéfique pour la région. Pour la vallée, le peu qui reste des églises ne montre pas, en ce qui concerne cette période, une prospérité particulière.

 

7) MOYEN-AGE

 

       Dans la Pieve de Rogna, vers les X ème et XI ème siècles, ont probablement existé quelques petits seigneurs à Nuceta, Gaggio et Altiani. On dit que les "Comtes" abandonnèrent la montagne une année de fortes chutes de neige (?).

 

8) GENOIS

 

       En 1289, les Génois envoyèrent Lucchetto Doria avec le titre de Vicaire-général ainsi qu'une armée de 2000 hommes. Il fut accueilli à Aleria par l'évêque frère d'Ugone qui s'était rallié aux Génois. L'armée arriva dans les terres de ce dernier le 8 juillet de la même année. Il campa à Petraserena le 9 et se rendit à Altiani, par la suite.

 

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