LES COULEURS DE LA LITURGIE.

 



Le rite romain du concile de Trente (1545-1547) à Vatican II (1962-1965).


A l'origine, l'Eglise ne détermina pas, pour ses ornements, des couleurs spéciales. Ce n'est que vers la fin du XII ème siècle qu'émanèrent de l'autorité ecclésiastique certaines prescriptions à ce sujet; sans doute, elles eurent pour cause les tendances de ce siècle à symboliser.

Les codifications liturgiques qui ont suivi le concile de Trente, sous le Pape saint Pie V,  marquent une volonté d'uniformisation sans précédent des couleurs liturgiques. Cinq couleurs liturgiques sont désormais prescrites, chacune ayant sa signification propre, liée au temps liturgique ou à la fête célébrée. La signification symbolique que ces couleurs reçoivent dans l' Ecriture sainte a déterminé aussi les circonstances dans lesquelles nos rubriques les prescrivent. Ces couleurs reconnues par la liturgie romaine sont: le blanc, le rouge, le vert, le violet et le noir ( Missale romanum, Rubr. gen. c.18: De coloribus paramentorum).


LE BLANC signifie la joie, l'innocence, la gloire angélique, le triomphe des Saints, la dignité et la victoire du Rédempteur.Cette couleur est affectée dans l'Eglise romaine aux fêtes de Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme Noël, l' Epiphanie, Pâques, l'Ascension, la Fête-Dieu, la fête du Sacré-Coeur. Mais également aux fêtes de la Sainte-Vierge, de la Toussaint, à celle des Pontifes, Docteurs, Confesseurs, Vierges et, en général, de tous les saints et saintes qui ne furent pas martyrs.

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                                                    Etole

 


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  LE ROUGE symbolise, par son éclat de feu et par sa couleur, le sang. Il est affecté aux fêtes du Saint-Esprit, de la Croix, de la Passion, de la Pentecôte, des Martyrs, y compris les fêtes des Apôtres ( sauf Saint-Jean-Evangéliste ).


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LE VERT, cette teinte du printemps, est le symbole de l'espérance. On l'emploie durant le Temps qui signifie, dans la Mystique liturgique, le pélerinage vers le ciel, c'est à dire le Temps après l' Epiphanie et la Pentecôte.


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LE VIOLET, dont les reflets chatoyants et sombres saturent les yeux, était regardé dans l'antiquité comme la couleur significative de la royauté, de la puissance, des hautes dignités, de la richesse. L' Eglise a transposé plutôt que renversé ce symbolisme, en l'appliquant à la pénitence, à la prière, dans l'affliction, à l'humiliation. N'est-ce pas là, en effet, ce qui nous enrichit et nous élève? Elle emploie cette couleur durant l' Avent, la Septuagésime, le Carême ainsi qu' aux Quatre-Temps, Vigiles, Rogations, dans les trois solennelles bénédictions liturgiques de l'année, celles des Cierges, des Cendres et des Rameaux ( Collat. Brug. t. XVI, p.519. Etude sur le violet).


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LE NOIR symbolise la puissance qui s'élève contre Dieu, l'action de Satan et ses victoires. On l'utilise le Vendredi-saint et dans l'Office des défunts? Cet ange déchu n'est-il pas l'auteur de notre mort? Et n'a-t-il pas fallu celle du Christ pour triompher de celle-ci?


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Dans quelques églises, plus riches, on introduit LE ROSE deux fois l'an: au troisième dimanche de l'Avent, Gaudete, et au quatrième du Carême, Laetere. L' origine de cet usage liturgique est qu'au dimanche Laetare le pape bénissait la rose qu'il envoyait à l'un ou l'autre des princes chrétiens. Cette couleur fut ensuite employée au dimanche Gaudete qui offre certaines analogies liturgiques avec celui du Laetare.


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Telles sont les couleurs des ornements dans l'Eglise romaine. Elle n'en admet point d'autres.

La sacrée Congrégation des rites a réprouvé l'usage des ornements à toutes couleurs dans lesquelles on ne peut distinguer la prédominance. Elle a interdit de même la couleur JAUNE ou BLEUE.

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Voile de Tabernacle de couleur bleue, pourtant défendue.


On tolère le DRAP D'OR qui, selon l'usage suivi à Rome, peut servir pour le BLANC, le ROUGE, LE VERT. Le DRAP D'ARGENT peut servir pour le BLANC.

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Antipendium et détail d'une chasuble


Notons que ce n'est point la croix d'une chasuble ou les bandes d'une tunique qui déterminent leur couleur. C'est le fond de l'ornement.

Remarquons enfin que ce qui a été dit des couleurs liturgiques ne concerne pas seulement les vêtements sacerdotaux, mais tout ornement servant au culte, comme: l'antipendium ou tenture habillant le devant de l'autel, le conopole ou voile du tabernacle, etc...


Extrait du livre du RP Eugène VANDEUR, Docteur en Théologie - " La Sainte Messe-Notes sur sa Liturgie" - Abbaye de Maredsous - Belgique - 1937 -

Les photos ont toutes été prises par Alain BOUSSARD dans la sacristie de l' Annunziata, à ALTIANI.


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