JOSEPH CAMPANA.

 


Afin de mieux connaître cette personnalité altianaise, nous vous présentons 3 articles de CORSE-MATIN qui nous rappellent l'intégralité de sa carrière militaire et politique.


 

  Un huitième mandat consécutif. Joseph Campana, élu pour la première fois maire en 1959, est, sans doute, à 88 ans, le doyen des maires de France. Sa personnalité dépasse largement le cadre politique.


  Sa vie a de quoi faire des envieux, tant Joseph Campana a traversé le vingtième siècle en seigneur. Courageux dans la douleur et les drames, bon vivant dans tout ce qu'une existence a de meilleur à offrir, homme de conviction et responsable quand il s'agissait de prendre en main son destin.

  " Je suis né le 7 avril 1913 à Altiani. A dix- sept heures " souligne l'intéressé dont la mémoire surprend autant que le sens du détail. Car ce parcours, initié peu avant la grande guerre, mérite d'être conté. Joseph Campana n'a pas été seulement l'indéracinable maire d'Altiani. Loin s'en faut.

  

" J’ai été le Capitaine Arthur " -  Le temps de l'enfance et de l'adolescence révolu, il s'éloigne de son village pour s'engager dans l'armée. " Comme le faisaient alors, bon nombre de jeunes corses " rappelle Joseph Campana dont le dévouement et le combat pour la France n'ont pas été de vains mots durant le second conflit mondial. Officier de la Résistance pour des actes accomplis dans l'armée secrète des FFI sous le nom de " Capitaine Arthur ". Ses faits d'armes lui ont d'ailleurs valu bien d'autres distinctions: de la croix de guerre avec palme et étoile d'argent à la croix du combattant volontaire de la résistance, jusqu'au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur. De cette vie militaire particulièrement riche, Joseph Campana est retourné à la vie civile en 1945 pour devenir hôtelier à Creuseilles, localité de Haute-Savoie, puis transporteur dans l'Yonne," J'avais des taxis, des lignes régulières d'autocars, tout en organisant des excursions touristiques un peu partout en Europe. Ces nombreuses activités et tous ces voyages m'ont beaucoup apporté, mais j'ai toujours eu mon village chevillé au cœur. Il m'a toujours manqué quand je vivais sur le continent ". C'est le goût de la politique et l'envie de s'investir pour la chose publique qui vont finalement rapprocher Joseph Campana de chez lui. " De la politique, j'en ai toujours fait. J'ai commencé à l'armée, et je crois que c'est ce qui m'a empêché de faire une plus longue carrière ",reconnaît-il.

  Communiste, en souvenir des anciens -  C'est au conseil municipal de Creuseilles, en 1946, qu'il est élu pour la première fois. Mais il occupe également le terrain en tant que simple militant, pour des tournées et autres réunions avec ses camarades du Parti Communiste auquel il est longtemps resté attaché. " Cette sensibilité-là date de mon enfance à Altiani. Du temps où je voyais les anciens traverser les rues harassés de fatigue après de longues journées de labeur. Perchè manighjavanu u zappone? Depuis lors, j'ai gardé l'âme d'un révolutionnaire. Même si j'ai quitté le Parti Communiste pour des raisons qui m'appartiennent, je reste un homme de gauche, éloigné de tout sectarisme ".

  En 1959, alors qu'il vit et travaille toujours sur le continent, Joseph Campana est sollicité pour prendre la tête de la mairie de son village dans lequel il revient se fixer définitivement en 1963. " A l'entame de mon premier mandat, tout était à faire. Il n'y avait ni eau, ni assainissement, et le village n'était traversé que par des sentiers. Il a fallu travailler pour apporter confort et commodités aux habitants, rendre le cadre de vie agréable, encourager le retour vers le village et la réhabilitation du bâti. En 1960, j'ai moi-même grimpé sur le clocher pour prendre part à sa restauration ".
  L’envie de demeurer au service d'une communauté, dans le cadre de ses responsabilités de maire, mais aussi comme le ferait un simple citoyen dévoué. C'est peut être ce qui a conforté ce long bail marqué du sceau de la confiance que Joseph Campana a signé avec les siens. Sur un total de huit scrutins municipaux, il n'a connu qu'une seule opposition. C'était en 1995. Une année d'exception, mais rien n'a pu se mettre en travers de cette longévité que l'intéressé, qui a également été conseiller général et régional, tient cependant à relativiser. " Ce qui compte, c'est notre village. Qu'il continue à vivre avec ou sans moi à la mairie. Ma succession, je l'envisage d'ailleurs d'ores et déjà. Mon équipe est composée de gens capables, et il n'est pas exclu que je passe la main en cours de mandat ".
  Si tel était le cas, Joseph Campana ne serait pas poussé vers la sortie par le poids des années. Il vit comme s'il avait vingt ans de  moins. La marche à pied ne le fatigue en aucun cas. Encore moins les longs trajets au volant.
Samedi prochain, il fêtera ses 88 ans.
  Joyeux anniversaire Monsieur !.    

- Mars 2001 -

 

 joseph-c-1.jpg

Joseph CAMPANA (1913-2001) 

######  


  Il était à la tête de la commune d'Altiani depuis 1959.
Joseph Campana s'est éteint à l'âge de 88 ans.


  Maire de la commune d'Altiani, Joseph Campana s'est éteint vendredi dans la soirée au centre hospitalier de Bastia, victime d'une crise cardiaque.
  Âgé de 88 ans, il avait été élu maire d'Altiani, petit village de 97 habitants de la piève de Rogna, pour la première fois en 1959. Et depuis, il a toujours été reconduit dans ses fonctions de premier magistrat par ses concitoyens sans la moindre contestation.
  Il était l'un des plus anciens maires de France en activité. Il fut également conseiller général et régional.
 

En mars dernier, il entamait son huitième mandat consécutif avec la même détermination que lors des précédents.
  Ce fut un élu dynamique, connu pour son franc-parler, un homme qui défendit ses idées avec ardeur et qui appréciait particulièrement sa patrie : la France.
  Très jeune, il quitta son village pour entamer une carrière militaire.
  M. Joseph Campana s'illustra durant la dernière guerre mondiale au cours de laquelle il s'engagea au sein de la Résistance. Nommé officier des FFI, jouant un rôle important dans l'organisation de l'armée secrète sous le nom de " Capitaine Arthur ", il se distingua lors de faits d'armes qui lui valurent la Croix de Guerre avec palme et étoile d'argent, la Croix du Combattant volontaire de la Résistance et puis plus récemment il fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur.
  Après la guerre, en 1945, de retour à la vie civile, il s'installa en Haute-Savoie, à Creuseille (c'est dans cette localité qu'il fut élu pour la première fois conseiller municipal), pour exercer le métier d'hôtelier puis plus tard celui de transporteur dans l'Yonne. Il géra alors une société de taxis et des lignes d'autocars durant plusieurs années. Mais jamais, il n'oublia Altiani et chaque fois qu'il le pouvait, il venait retrouver ses concitoyens. Et ce fut dans ce village qu'il se passionna pour la politique à laquelle il s'intéressait déjà dès son jeune âge.
  Depuis sa dernière élection en mars 2001, il avait conservé la même vitalité qu'autrefois et gérait chaque jour les affaires courantes de sa commune. On s'apprêtait d'ailleurs à fêter la victoire électorale la semaine prochaine à Altiani car le souhait de Joseph Campana était de regrouper pour cette fête les gens du village et ceux qui demeurent ailleurs et qui reviennent chez eux à l'occasion des vacances.
  La vie en a décidé autrement et sa disparition a suscité une très vive émotion dans l'ensemble du monde politique et en particulier dans le Cortenais.

- juillet 2001 -

#####


joseph-c-2.jpg


#####

  

Les obsèques de Joseph Campana, maire d'Altiani.

 

   Une cérémonie s'est déroulée à Altiani à l'occasion de l'hommage civil à M. Joseph Campana, maire de la commune, décédé dernièrement.

   

De nombreuses personnalités, dont M. Éric Maire, sous- préfet de Corte, Antoine Perinetti, conseiller général, de nombreux maires du canton, entouraient la famille du défunt et le conseil municipal conduit par le premier adjoint, M. Marius Luciani.


 
Il est revenu à M. Éric Maire, en sa qualité de représentant de l'État de prononcer l'éloge funèbre du disparu. Il a notamment déclaré : " Par ma voix, les pouvoirs publics s'associent à tous ceux, et ils sont nombreux, qui, en ce jour de deuil, témoignent de leur peine et rendent hommage à un homme qui, d'abord dans la résistance, puis dans la vie publique, avait mis ses convictions et son énergie au service de la collectivité ".


  Le sous-préfet a ainsi rappelé qu'au cours de la deuxième guerre mondiale, M. Campana participa activement à la libération du territoire national: " Engagé dans l'armée secrète de Haute-Savoie, nommé officier avec le grade de lieutenant, le rôle qu'il joua, l'activité qu'il déploya dans ces circonstances difficiles lui valurent d'être décoré à maintes reprises : Croix de guerre avec palme, Croix du combattant volontaire de la résistance, Croix de guerre avec étoile d'argent, Chevalier de la Légion d'Honneur".


  Le sous-préfet a ensuite mis l'accent sur les qualités humaines mises au service de ses administrés par M. Joseph Campana qui a accompli de nombreux mandats électifs: " Élu, après son retour en Corse, maire de la commune d'Altiani, pour la première fois en 1959, il ne cessa, jusqu'à son dernier souffle, de s'intéresser à son village et d'apporter à ses habitants un mieux être permanent ".


  " Comme conseiller régional, comme conseiller général ou comme maire, il a toujours su assumer ces fonctions respectives avec un dévouement digne de respect " a indiqué le représentant de I'État qui a ajouté qu'en mars dernier, ses concitoyens lui ont témoigné une nouvelle fois leur reconnaissance et leur confiance en le réélisant, pour la huitième fois, premier magistrat de la commune.
  " Attaché à son île et aux valeurs de la République, il a toujours donné le meilleur de lui-même et s'est consacré entièrement aux autres pendant un demi-siècle, avec le souci constant du bien commun et de l'intérêt général.

Joseph Campana a toujours su faire preuve du plus grand dévouement et de qualités humaines, marquées avant tout par la gentillesse, la générosité, la tolérance, à tel point que sa perte, aujourd'hui, n'en est que plus cruellement ressentie ".

 

Une grande émotion était visible sur les visage des concitoyens de M. Campana, durant cette cérémonie simple, comme il l'avait souhaité.

- Août 2001 -


#####


 

 

haut de page