LES INSTITUTIONS VILLAGEOISES AU XVII ème SIECLE.

 

 

 

 

 

INSTITUTIONS VILLAGEOISES - (1600 - 1729) -

 

 

     Durant la période 1600-1729, que l'on considère comme la plus faste de la domination génoise, furent mises en place les INSTITUTIONS VILLAGEOISES.

     Altiani  fut concernée, bien entendu, comme les autres communautés de Corse.

 

LES PADRI-ANZIANI:

 

     L'élection se déroulait sur la place de l'église. Tous les hommes y participaient ( il n'est pas question des femmes). Le mode d'élection n'est pas précisé ( acclamation, main levée...?).Les deux élus prêtaient serment devant le notaire, assisté des "Padri" et de deux témoins. Ils promettaient d'exercer fidèlement leurs fonctions, selon les usages.

     Leurs attributions étaient les suivantes:

              -  plaider, dans l'intérêt de la communauté, devant les diverses autorités.

              -  présenter à l'élection les "Guardiani" chargés de la protection des champs ( blé, lin, ...etc), jardins, châtaigniers, forêts et pâturages.

              -  arbitrer les litiges pouvant survenir entre "Guardiani" et contrevenants.

              -  condamner les fautifs jusqu'à concurrence de 25 livres ( moitié pour l'Eglise, moitié pour la "Camera" (finances génoises).

              -  remplacer les "Guardiani" après consentement des habitants.

              -  vendre et donner en location les pâturages moyennant redevances ( moitié pour l'Eglise et la Confrérie, moitié à disposition des "Guardiani" pour faire les clôtures et délimitations utiles).

              -  se présenter devant les " Nobles Douze" ( l'Autorité génoise) pour exposer les divers problèmes.

 

     Ces Magistrats communaux étaient véritablement dotés de pouvoirs étendus dans une collectivité à activité agricole et pastorale. Ils désignaient, en outre, le "Podestat".

 

LE PODESTAT:

 

     Il était, à la fois, le juge de paix et le représentant de l'Exécutif.

 

LA JUSTICE DE PAIX:

 

     Comme nous l'avons vu plus haut, elle était exercée, sous la domination génoise, par les "Podestats" et les "Padri Anziani"

      Plus tard, sous Pasquale Paoli, la justice locale fut confiée à des "Auditori" de Pieve. 

     Sous la souveraineté française, donc plus tard encore, elle passa entre les mains des "Juges Cantonaux".

 

     En ce qui concerne notre Pieve, ces "Auditori", puis cette Justice Cantonale, siégeaient à Altiani.

     En 1796, il fut décidé dl'installer celle-ci dans le chef lieu de Canton, donc Pedicorti-di-Gaggiu. Mais ce dernier dut attendre 1844 pour obtenir le transfert.

     Le Tribunal, comme on le nommait alors, fut définitivement supprimé en 1957.

 

 

Certainement la plus ancienne photo prise à Altiani

 

 

LES GUARDIANI:

 

     Leur désignation se faisait selon la même procédure que pour les "Padri". Leurs fonctions consistaient à:

                              - protéger les cultures contre les incursions d'animaux.

                            - appréhender les personnes non-autorisées ou étrangères à la Communauté, surprises sur les pâturages ou en train de cueillir baies et glands en forêt.

 

     Les "guardiani" avaient le droit de se saisir du bétail étranger sur les terrains communaux.

     Ils infligeaient des amendes de 4 livres à ceux qui étaient pris à gauler les glands et, en cas de refus, le tarif était doublé ( 8 livres dont 4 pour le Lieutenant de Corti ).

     Il leur était strictement interdit de faire des arrangements avec les contrevenants, sous peine d'une amende de 50 livres à verser à la Confrérie, et d'être déférés au tribunal du peuple, en vue de leur destitution par les "Padri".

 

LE PROCUREUR:

 

                       - Il soumettait les litiges de limites entre paroisses aux Autorités et représentait la Communauté dans tous les procès.

                       - Il participait également à l'élection des "Noble Douze".

 

LE CAPITAINE DE LA MILICE:

 

     La désignation a lieu, comme pour les "Padri" ou les "Guardiani", sur la place de l'église, un dimanche, après la messe, selon le même processus que pour les autres Autorités.

     Le Capitaine choisissait ensuite ses Officiers et les présentait à l'approbation du peuple rassemblé.

     Chef de la Gendarmerie, recrutée probablement dans son propre clan, il était chargé d'appréhender les malfaiteurs et de les conduire à Corti. La capture des bandits donnait droit à une prime dont nous ignorons le montant.

 

D' après Antoine LUCCIONI

dans sa monographie de Pedicorti.

 

 

 

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